Etape 23 - Catane
Samedi 9 juillet. Nuit de merde. La douleur à ma main ne s'est pas estompée. L'infection a gagné du terrain et remonte dans l'avant-bras. Trouver une pharmacie et plus vite que ça ! En attendant, je profite une dernière fois de cette belle chambre d'hôtel. Lits défaits, murs bleu-océan et soleil éclatant. Derniers regards vers la mer. Quelle chance d'être ici.
Cap au nord et direction Catane. Un peu d'histoire encore. Catane fut fondée au VIIIe siècle av. J.-C. par des colons grecs venus de Chalcis d'Eubée, (probablement vers -752). Elle connut plusieurs destructions par Syracuse - en 476 av. J.-C. et en 403 av. J.-C. - puis un éruption de l'Etna qui consuma la ville en 121. Pendant la période byzantine, une chapelle fut construite dans l'ensemble Cappella Bonajuto (VIe siècle). Après l'occupation musulmane, elle fut occupée en 1071 par les Normands (famille des Hauteville, en italien, d'Altavilla). Ils firent construire le Duomo (cathédrale) aux XIe et XIIe siècle. En 1081, une furieuse bataille s'engagea dans les environs où 160 chevaliers normands (aidés probablement par un contingent de fantassins calabrais) réussirent à vaincre plusieurs milliers de fantassins et cavaliers musulmans (chiffre peut-être exagéré). Le 4 février 1169, un séisme provoqua la mort de milliers de personnes. Aux pieds de l'Etna, elle a souvent été touchée par des coulées de lave qui ont rejoint la mer, et fut gravement endommagée en 1669 et en 1693 par des tremblements de terre.
Il est dix heures quand on arrive à Catane. Le GPS fait encore des siennes et nous balade à travers les rues minuscules de la vieille ville ! Un vrai labyrinthe ! Après quelques minutes à tourner en rond, le château d'Ursino apparaît. Massif. Mastodonte de pierre découpé dans le ciel bleu. Construit au XIIIe siècle, il se situait sur une falaise dominant la mer... Depuis, les éruptions volcaniques et les séismes l'ont fait avancer dans les terres ! Il est l'un des rares édifices de Catane à avoir survécu au tremblement de terre de 1693.

Catane est une ville vivante. Au-dessus d'elle, l'Etna jette son ombre manaçante. Qu'importe ! Le marché au poissons bat son plein à l'entrée de la vieille ville. ça crie, ça hurle, ça marchande... La vie !

Plus loin s'ouvre la Piazza Mazzini. De là part la Via Crociferi et ses sept églises successives ! Catane en abrite plus de cent ! Via Crociferi. La plus belle rue de Catane bordée de demeures bourgeoises et d'églises baroques. Ici, deux d'entre elles se sont face... Il y en a sept en moins de cent mètres ! Mais la Chiesa San Benedetto reste la plus belle de toutes.

Un peu à l'écart du centre-ville, on remonte une artère qui nous conduit à l'ancien théâtre antique. Il existait déjà au Ve siècle av. J.-C. mais fut remanié par les Romains. Il pouvait accueillir environ 7000 spectateurs. Accolé à lui, l'odéon est toujours là. Pierre brune. Pierre de lave. L'Etna est partout. Léa déambule à travers les travées. Dans les pas des grecs et des romains...

11 h 30. Le soleil tape dur et ma main continue de s'infecter. Trouver une pharmacie devient une urgence. Encore quelques instants pour visiter le centre-ville. Piazza del Duomo. Au premier plan, l'éléphant sculpté par Vaccarini en 1736. Pour l'anecdote, la légende dit qu'en 725 av. JC., Catane hébergeait un magicien qui réussit à transformer un éléphant en pierre de lave... Aujourd'hui, l'éléphant est le symbole de Catane.

Le duomo édifié au XIe siècle par les Normands. Façade remaniée au XVIIe siècle par Vaccarini après le tremblement de terre de 1693. Cette place est magnifique. Séance de photos et regards appuyés vers les bâtiments. Encore quelques instants pour profiter de la superbe fontaine qui coule à deux pas du dôme. Il est grands temps maintenant de trouver une pharmacie...


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